Alerte sanitaire: le toubib baisait-il ses patientes?
24 Septembre 2008
Non mais quand même, c’est complètement affolant ce médecin qui profitait de l’anesthésie générale de ses patientes pour s’accoupler avec elles.
Et enceintes en plus, quel vicelard.
Indécent, scandaleux, ce titre s’étale absolument partout, avec un goût infect d’obscurantisme :
Un médecin séropositif pratiquait des avortements.
Oui, et alors ?
Ça s’est passé en Espagne (le délai pour l’IVG est plus long), et il faut impérativement retrouver les centaines de Françaises ayant consulté ce médecin.
On nous cacherait donc quelque chose ?
À Barcelone, les médecins ne portent pas de capotes aux mains pour opérer ?
Ou alors les gynécologues-obstétriciens travaillent sans les mains ?
Et bien oui, il y a peut-être une pratique locale incongrue, allez savoir, et puis il faut bien trouver une explication à cette panique des autorités sanitaires françaises.
Parce que, soit dit en passant, en Espagne, ils s’en foutent un peu des analyses sérologiques de leur toubib.
Mais ici, pas loin de l’Espagne, dans le pays des droits de l’homme séronégatif, on se pose des vaches de questions. On fait dans l'irrationnel, et on a la nostalgie des débuts du SiDA, rappelez-vous de ce virus envoyé par dieu pour punir les pédés et les dépravés de leurs sales moeurs, et leur frénétique lubricité…
Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler les modes de transmission du VIH.
Autant dire qu’un médecin les connaît par cœur, c’est à peine s’il se poserait la question de savoir si son patient est séropositif ou sujet à une autre infection, quand il l’opère, tant les règles d'asepsie sont absolues quelque soit le risque de contamination.
Mais là, on outrepasse les dispositions légales pour semer la peur, parce que ça, la peur, c’est formidable pour téléguider les foules.
VIH = mort
IVG = mort, quel joli binôme de circonstance...
Parce que la loi, elle dit quoi au juste ?
Et bien la loi, elle ne dit rien.
AUCUNE profession ne requiert d’obligation légale de déclaration de séropositivité. Aucune.
Aucune exclusion ou interdiction d’exercer quoique ce soit ne peut exister sur la base d’un dépistage VIH positif. (infos vérifiées auprès de Sida Info Droit)
Jusqu’en juin 2006, c’était pourtant le cas pour les pilotes de ligne, allez savoir pourquoi. Mais aujourd’hui, même eux peuvent emmener leur VIH en voyage.
Alors tout ça pour quoi ?
J’en sais rien.
On dit qu’une ligue anti-IVG est à l’origine de ce vent de panique.
Sur l'absolu principe de précaution, mais surtout principe de méconnaissance et de trouillomanie paranoïaque franchouillarde, on pourrait redouter des projets de loi obligeant certains citoyens à déclarer VIH, hépatites, et quoi d'autre ?
On pourrait imaginer un retour vers le moyen âge, et un bannissement des séropo, et autres pesteux de ce monde si sain qui nous entoure…
Mais en attendant, je tiens à mon intégrité immunologique, et dans le doute, merci de prendre toutes les précautions d’usage et de latex avant de laisser un commentaire ici.